08 décembre 2005

En Nomad's Land 3: Kurdistan iranien


Iran 1: Tabriz, Kurdistan, Isphan, Shiraz, Yazd...

A l’approche de la frontiere (desole pour ces mots sans accents, on fait avec ce qu'on a, ici), les femmes du bus s’agitent et, le temps de voir tomber la nuit sur le soleil de leur visage, elles sont en "tchador" (litteralement "tente" en farsi).
Le Tabriz ou Nicolas Bouvier a sejourne tout un hiver ne donne plus guere envie: ville industrielle sans plus de vie que de pretentions, sans plus de souvenirs. On y parle tantot l’azeri, le turc, le kurde et parfois le farsi. Mais son bazar annonce deja l’architecture de tout le pays: des grandes coupoles en briques, boue ou pise (pour conserver un peu de fraicheur l’ete et la chaleur des bons thes l’hiver) que l’on retrouve du Kurdistan aux deserts de Yazd.

Par meconnaissance, on dit les kurdes mechants et tendancieux, alors qu’ils sont tout bonnement enclins aux faceties et que leurs pantalons bouffants serres par une large ceinture de toile leur donne des allures de califes. Pourtant, en Iraq, en Turquie autant qu’en Iran, ils n’ont guere droit de citer et compensent leur triste reputation en vous invitant a tors et a travers, pour un the, un repas, le mariage de vagues connaissances, une nuit sur un tapis qui a servi de canape, de table, puis, le temps de tirer un peu les dechets de pain plat, de lit.
Apres dix jours de leur hospitalite, il fallait y rester eternellement ou fuir a la sauvette.

30 octobre 2005

En Nomad's Land 2 : Vers l'Iran


Turquie 2 : Yusufeli, Tekkale, Erzurum, Dugubayezit...

En plein Ramadan, ce fut une journée peu orthodoxe avec des Géorgiens croisés en plein culte dans une basilique en ruine : à chacun de leurs toasts, il faut vider d’un trait ce bon vin blanc au goût de fumée et de musc que l’on voudrait déguster lentement, comme un soleil retrouvé dans l’hiver au nez du Ramadan. Et pourtant il faut encore faire honneur à chaque bénédiction, à la famille, l’amitié, la paix dans le monde et les filles si jolies sans leur foulard… Puis les cœurs échauffés se doivent de chanter. Alors il faisait un peu saoul, ce soir-là, dans le village perdu de Tekkale, tout au Nord-Est de la Turquie.
De retour dans la neige de Erzurum, on mange, boit et fume avant et après le jour, sans quoi ces rudes montagnards vous semoncent et lèvent une large paume de maçon. Et pourtant, il est toujours un infidèle qui vous dit « camouflage » en riant et vous emmène vers un thé fumant pour griller nerveusement trois cigarettes. C’est sur votre épaule que retombe cette fois la main, avec un clin d’œil complice.


Ce matin, après le repas de 5 heures – pain plat, lait aigre, mouton, baklavas - il ne manquait rien au bonheur devant ce troupeau descendu du mont Ararat. Noé pourrait en redescendre et le déluge revenir que rien ne saurait me faire bouger de là.
Quel temps fait-il à Tabriz, et dans les déserts d’Iran ? Est-ce que l’on marmonne aussi « Güzel » (c’est beau !) en lâchant une larme au Pakistan, en Inde, au Sri Lanka… Bientôt je le saurai, le temps de trois saisons, ou d’une année. Bref, le temps qu’il faudra...

Alors à tout bientôt, mes amis.

En Nomad's Land 1: Un moıs de Ramadan



TURQUIE
Liddes, Munich, Vıenne, Bucarest, Istanbul, Erzurum, Trabezon, Yusufeli, Tekkale...

« Morte saison ! bruissent les sorbiers aux joues couperosées. Temps de partir à nouveau pour les nomades ». Quitter un hiver pour un autre : 53 heures de train vers Istanbul avec pauses Tokay… et s’affaler enfin dans une chambre de bonne en attique avec les métamorphoses de la basilique Ste Sophie pour éclairer les réveils. Le muezzin annonce la première prière, l’aurore est tendre à vous tirer des larmes, alors on filme, prend cent photos à s’en geler les doigts, puis il faut bien avouer que la vie est plus forte, immédiate, la vraie vie qui sent le thé et l’écume, celle qui ne s’enferme ni ne se grave, celle qui dépasse en largeur et en profondeur toute image...

Dans ce nouveau train qui m’emmène entre les collines de l’Anatolie, on fait encore de la fumée en soupirant d’aise, et mon vieux voisin s’échine à combler ma chaussure de ses écorces de graines de courge, pourtant il fait bon vivre. À voir ces maisons clairsemées sur les montagnes enneigées, on se demande où l’on dormira demain. Et cet enclos à moutons dans la brume de leur souffle, et le sentiment secret que chacune de ces fumées trahit de la chaleur, de l’intimité silencieuse : tout vous prépare déjà aux fortes tapes dans le dos, aux pognes gigantesques, aux bonnets de fourrure, au suint de l’hiver. Car on arrive à Erzurum, 2000m d’altitude, et les brocs gèlent dans les chambres.
Vers les anciennes vallées géorgiennes, il fait meilleur vivre paraît-il ! Alors allons-y : quand on a le seul luxe du temps, une camionnette ou des jours de marche suffiront.

31 juillet 2005

Carnet de Route




Gaël Métroz
 
Rière Ville 20
1945 Liddes (VS)
reporter (Tv, Radio, Presse écrite)
Réalistateur


Formation Lettres (français, philosophie, histoire de l’Art)
à l’Université de Lausanne jusqu’en mars 2004.

Prix littéraires Prix de la Sorge, 2004.
Premier prix suisse du concours international de la nouvelle.
Sélection du Prix du Jeune Écrivain francophone 2004.

Spectacle Création et mise en scène de la pièce L’enfant Déchu, ainsi que jeu de plusieurs pièces au Théâtre du Martolet.

Voyages et publications


De mars à août 2004, « Sur les traces de Rimbaud », Éthiopie-Soudan-Égypte.

Une semaine de carnets de route pour "Un dromadaire sur l’épaule" à la Radio Suisse Romande la Première.

13 articles dans Le Nouvelliste.

Film « L’Afrique de Rimbaud » (52 minutes) diffusé en conférences et, dès février, sur les chaînes européennes et en dvd chez Elytel Dvd Pocket .

D’avril à mai 2005, Myamnar ( Birmanie)
Une semaine de carnets de route pour "Un dromadaire sur l’épaule" à la Radio Suisse Romande la Première

Articles dans Le Nouvelliste.

Dès octobre 2005, en Nomad’s Land, « Sur la route de Nicolas Bouvier et des tziganes », huit à dix mois entre Bulgarie, Turquie, Iran, Pakistan, Inde…

Six émissions pour "Passe-Moi les Jumelles" (Télévision Suisse Romande), dès janvier 2006.

Plusieurs semaines de carnets de route pour"Un dromadaire sur l’épaule" à la Radio Suisse Romande la Première.

Articles dans Le Nouvelliste.

Film « Nicolas Bouvier et autres nomades », à monter et réaliser au retour du périple, dès automne 2006.

07 juillet 2005

L'Afrique de Rimbaud


"L’Afrique de Rimbaud"
Film documentaire de Gaël Métroz
musique Julien Pouget
De retour de six mois africains, et en complément à ses articles parus (Le Nouvelliste, Temps…) ainsi qu’à sa semaine radiophonique (dans Un Dromadaire sur l’épaule, RSR la Première), Gaël Métroz vous annonce la sortie européenne de son film documentaire l’Afrique de Rimbaud sur Dvd (chez Elytel DVD POCKET) et sur les petits écrans.

Dans cet itinéraire poétique sur les traces mythiques de Rimbaud, il sera aussi question de d’ethnologie, de géographie et d’aventure : aventures d’un train éthiopien moribond, celles d’une tribu hammer perdue nulle part dans la savane, celles encore des mille frasques de voyage, des rencontres inattendues, et des longues marches dans le désert, des rares felouques, des ânes affectueux…

En effet, 52 minutes durant, vous remonterez le Nil du Caire à ses sources éthiopiennes, en passant par l’Égypte, le Soudan, leurs rites, leurs chants. Puis vous atteindrez enfin Harar, l’étrange retraite abyssine du poète.

Alors partez avec nous sur les traces du « Passant considérable » ! Suivons le là-bas, dans cette Afrique bigarrée, comme si sa poésie devait le rattraper malgré lui, de jadis à aujourd’hui.

Bien à vous, et, dans l’espoir que nous pourrons unir nos rêves dans la perspective de cette aventure, je joins toutes mes espérances aux mots du poète:

« Merci du cœur », comme il disait.
Gaël
Gaël Métroz
Rière Ville 20
1945 Liddes