Désert du Cholistan: des airs de dromadaire
On pense d’abord que tous les chameliers sont comme ces Rajasthanis indiens qui se contenteraient du prix de quelques thés pour vous emmener au vous désirez. Eh bien pas dans la partie pakistanaise du désert du Thar (nommée Cholistan, « patrie de ceux qui se meuvent » et donc enfin « Nomad’s land »). Non, car ici on a bien mieux à faire : dormir avant tout, dormir et suer un peu quand on en a la force. Alors j’étais finalement parti seul dans ce désert du Cholistan avec un dromadaire. Je savais qu’il se nommait Mafi et qu’en tirant sèchement sur les brides avec un raclement de gorge, il devait s’asseoire. Mais il n’a pas voulu, alors on a marché, longtemps… jusqu’à ce qu’un autre corsaire de ces vagues de sables veuille bien m’aborder et me guider chez lui.
Son village se nomme Derawar Fort, en raison des bastions qui avaient servi, des siècles durant, à protéger le royaume des Princes et des Nawabs. Mais il n’est plus dès lors que les chacals et les bandits qui hantent le désert. Les bandits, et la famille de Mohammed Shafik accrochée à sa mosquée plus encore qu’à son puits.