08 mars 2006

Pakistan 4 : Désert du Cholistan




Quand la vie nous prend tout notre temps

J’écris dans la cour, sur ce lit de corde qui me tient à l’écart des scorpions depuis presque un mois. Les gosses viennent, m’empruntent le stylo pour quelques tatouages maladroits, et repartent. Un âne passe. Une chèvre sort de ma chambre en crottant, un confetti de poème aux lèvres, c’était un poème pour une amie :
...
Et les éperviers, sur le bar des toits en rang d’oignons
Les bœufs à bosse préhistorique, lente, résignée
Et les dromadaires qui ruminent des anciennes étoiles
Si hauts, si pendus au ciel
Que les coussins de leurs pieds touchent à peine le sol
Tout est ton sur ton, surpeint de poussière
Ou alors sous un glacis d’or
Ciel cannelle, chacals, fennecs, scorpions
Serpents en habit de camaïeux crème
Points d’eau craquelés comme peau d’éléphant
Terre si basse que l’ombre des dromadaires fait la moitié du désert
Acacias achevant de coudre ciel et terre en points d’étoiles noirs
L’horizon n’est plus qu’une cicatrice de velours

Le monde est une sphère
Qui nous entoure
Où on se perd