12 octobre 2006

Route de la Soie 3




























L’oasis de Turfan



Terre la plus éloignée de toute mer – autant dire que l’on hésite deux fois avant de choisir le poulpe sur les mille et une brochettes des éventaires - Turfan prospère bien au-dessous du niveau de la mer, ce qui en fait la région la plus chaude de toute la Chine.
Ville bien chinoise d’ailleurs, aux affiches plus lumineuses qu’à Las Vegas, puis modestes maisons uigurs en pisé, cimetière musulmans, des gosses qui courent derrière mon vélo pour m’offrir des raisins avant de fuir en riant, et plus rien que le désert.















Désert de dune qui annonce celui de Gobi, désert parcourut dès lors par le rêve seul des caravanes.
Encore un désert, toujours aussi pur,
la plus belle image de la mort
- rien n’en revient –
et qui attire comme un vertige.
Reste un bout de vie
plus dense que jamais
tapie sous le crissement du sable,
cette vie
à qui l’on donne des sens inconnus
mais qui en prend encore d’autres.
On se défait des bagages inutiles,
parfois se déchausse,
on en oublie même son corps
tant il nous crie
qu’il a mal et soif,
que tout ce qui vit doit mourir

mais douce mort,
dans ce drap de satin.